tourisme

Tourisme
définition

Le terme de « tourisme » renvoie à l'idée de déplacement de son lieu de résidence vers un lieu plus ou moins éloigné, pour un temps variable, aux fins de loisir. Les grands dictionnaires de référence abordent le sujet sous des angles divers.

Ainsi, le Robert considère-t-il le tourisme comme « le fait de voyager, de parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où l'on vit habituellement ». Cette définition exclut du tourisme l'extrême proximité (un Parisien visitant la Tour Eiffel ne peut être considéré comme un touriste) et la villégiature pure (le même citadin passant ses congés dans sa résidence secondaire ne « parcourt » pas un lieu). Le Robert élargit le sens premier en incluant « l'ensemble des activités liées aux déplacements des touristes ».

Le Larousse a une approche assez semblable du tourisme en insistant sur l'aspect « visite » et « environnement ». Pour ce dictionnaire le mot se rapporte à « Action de voyager, de visiter pour son plaisir. Ensemble des activités et des techniques mises en œuvre pour les voyages et les séjours d'agrément ».

Le Littré est, lui, beaucoup plus restrictif et laconique : « Goût du voyage par curiosité et désoeuvrement ». Dans les trois cas cités, un point commun se dégage. Il s'agit de se déplacer dans un cadre de loisir. Or, la définition internationale officielle est tout autre : « Déplacement d'au moins une nuitée et de moins d'un an ». Il n'est pas fait référence au but du déplacement – elle ne parle pas de loisir – et encadre celui-ci dans un laps de temps allant d'une nuit à 365.

En ce sens, un citadin visitant dans la journée un monument situé à 100 km de son lieu de résidence est exclu de la définition et un très long séjour loin de chez soi suppose un but autre que le loisir.

Cette approche laisse entière la question des voyages mixtes à visées professionnelle et touristique. Au final, la définition du mot « tourisme » garde donc une certaine imprécision à la marge. D'autres ambiguïtés existent qui obscurcissent l'étude du sujet.

Par exemple, un visiteur américain passant lors d'un voyage 1 semaine en France, 1 en Italie et 1 en Espagne sera-t-il comptabilisé comme 3 unités (1 entrée dans chaque pays), tandis qu'un Européen se rendant pour une période identique en Californie, Texas et Virginie comptera comme 1 voyageur entré et sorti des États-Unis. Les statistiques en seront affectées et donc soumises à caution.

Tourisme
histoire

Si l'on retient la notion de déplacement d'au moins 24 heures à objet distractif pour définir le tourisme, elle suppose que l'on puisse distraire ce temps de son activité et que l'on possède les moyens pécuniaires correspondants, autrement dit, le tourisme ne peut, historiquement, se développer qu'avec l'avènement de l'industrie qui détache de la terre – l'exploitation agricole familiale traditionnelle était incompatible avec l'idée de congés –, bouleverse les moyens de locomotion (le train, la voiture, puis l'avion), construit les infrastructures et élève le niveau de vie.

Antérieurement, le tourisme est strictement réservé à une extrême minorité possédant une fortune où étant commandité par les puissants. Ainsi, a-t-on vu des aristocrates sillonner les capitales de l'Europe ou des artistes de Cour se former au contact de l'art des cités étrangères parcourues à la demande du seigneur. Mais, le tourisme ne commence véritablement qu'au XIXème siècle et est le fait des riches ressortissants du premier État industrialisé : le Royaume Uni.

Si dans un premier temps, les Britanniques investissent leurs propres côtes, et notamment la façade sud ouest (Cornouaille, Devon, Dorset) et l'est de Londres à l'embouchure de la Tamise (Kent, Essex), dès la fin du siècle ils gagnent les bords de la Méditerranée, au climat plus clément, et, principalement la Riviera, située de part et d'autre de la frontière franco-italienne.

La construction de routes, de lignes de chemin de fer, de paquebots offre un essor aux villes terminus à mesure du développement industriel qui gagne au début du XXème siècle

l'ensemble du continent européen. L'instauration des congés payés en France, en 1936, constitue un tournant pour l'activité touristique. À partir de cette date, une nouvelle couche, la plus nombreuse, de la population accède aux loisirs et, profitant des infrastructures naissantes dont elle accompagnera l'expansion, libère des périodes (une semaine à l'époque) autorisant les déplacements.

La population de région parisienne, la plus importante, se répand le long des côtes les plus proches assurant l'éveil des stations balnéaires de Normandie (comme Deauville ou Cabourg), tandis que les employés des industries minières et textiles du nord de la France visent la côte d'Opale (le Touquet, Berck-Plage), ceux du Lyonnais favorisant les lacs d'Annecy et de Genève, les Marseillais s'étendant sur les plages du golfe du Lion. Une tendance se profile immédiatement : cette nouvelle clientèle privilégie le tourisme lié aux activités aquatiques. Il faut attendre l'après-guerre, dans les années 1950-60, pour que le tourisme se tourne vers un autre type de loisir.

Alors, fleurissent les stations de sports d'hiver – d'abord timidement –, les résidences secondaires investissent les campagnes réhabilitant les régions intérieures souffrant de désertification en raison de l'exode rural, les sites archéologiques sont exploités (la grotte de Lascaux avait été découverte en 1940), les châteaux visités (exemple de la Sologne avec Chambord, Cheverny), mais l'événement le plus marquant est l'élargissement du tourisme à l'international dont la France est la première bénéficiaire (cf. paragraphe « économie du tourisme »).

La période des « 30 Glorieuses », expression de Jean Fourastié exprimant les années d'explosion économique qui ont suivi la guerre, représente le passage du tourisme artisanal à l'industrie touristique dans laquelle s'engouffrent les compagnies aériennes, l'hôtellerie, les agences de voyages, etc.

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