Écrivain albanais
Pjetër Bogdani est né près de Kukës en Albanie vers 1630. Le jeune homme aurait étudié chez les franciscains à Chiprovtsi (aujourd'hui en Bulgarie) avant de rejoindre le collège illyrien de Loreto en Italie.
Prêtre à Pult en 1651, il en part trois ans plus tard étudier à Rome au sein de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. Docteur en philosophie et théologie, il est nommé évêque de Shkodra en 1656, puis succède à son oncle comme archevêque de Skopje et administrateur de la Serbie (1677).
Fervent catholique et ardent patriote, Bogdani doit fuir les Turcs et se réfugier à Raguse (Dubrovnik), puis à Venise et Padoue, où il est accueilli par le cardinal Gregorio Barbarigo, responsable des affaires religieuses orientales très intéressé par la culture albanaise.
Avec son aide, le théologien va publier son vaste traité : le Cunéus Propheratum, le premier livre en prose écrit essentiellement en albanais, terminé dix ans plus tôt. L'oeuvre est traduite en italien pour être soumise aux censeurs de l'Index, puis publiée sur deux colonnes (albanais et italien), et en deux tomes qui traitent respectivement de l'Ancien et du Nouveau Testament (1685).
Bogdani revient dans les Balkans en 1686 et s'engage dans la résistance contre les armées ottomanes, surtout au Kosovo. Il rejoint l'armée autrichienne à Pristina avec 6 000 de ses compatriotes. Il y meurt de la peste en décembre 1689.