Vers 873, des moines bénédictins s'établissent sur la colline de Vézelay. Quelques années plus tard, ils envoient un volontaire à Saint-Maximin en Provence, pour rapporter les reliques de Marie-Madeleine. Vers 878, le monastère et la première église sont consacrés par le pape Jean VIII et sont dédiés à cette sainte.
Au début du 11e siècle, l'abbé Geoffroy, avec l'accord des autorités spirituelles de Cluny, décide d'exposer les vestiges de la sainte. Des miracles se produisent rapidement et attirent les pèlerins en grande masse. Cette affluence, malgré l'opposition des Provençaux, pousse les moines à ériger une plus grande église, malheureusement détruite par un incendie en 1120.
L'abbé Renaud de Semur entreprend dès 1120 la construction d'un nouveau bâtiment, comportant le narthex actuel. La nef est achevée en 1140. Puis, vers la fin du 12e siècle, l'abbé Girard d'Arcy ordonne l'aménagement du ch?ur gothique.
Mais vers la fin du 13e siècle, la dépouille entière de Marie-Madeleine est retrouvée à SaintMaximin en Provence. Cette découverte porte un coup sévère aux pèlerinages à Vézelay.
Le sanctuaire connaît alors une phase de déclin touristique, qui s'accélérera par la suite lors des guerres de religion lorsque d'autres infrastructures, tel un manège pour les chevaux, sont installées dans l'église même. Puis, l'édifice est dégradé durant la Révolution française : les statues et les sculptures des chapiteaux et du portail sont démolies durant cette période.
L'église, totalement délabrée, attire l'attention de Prosper Mérimée qui ordonne sa rénovation par l'architecte Viollet-le-Duc en 1840. L'édifice retrouve alors ses lustres d'antan en 1861.
Aujourd'hui, des moines résident dans l'abbaye et des offices religieux ont lieu.
La colline de Vézelay est visible depuis les champs et les vignobles de la vallée de la Cure. La ville installée sur la colline se démarque du paysage environnant grâce ses maisons de style roman et ses résidences datant de la Renaissance. Aujourd'hui, la plupart des édifices qui longent les ruelles abritent des boutiques, des restaurants, des cafés et des galeries d'art. La basilique Sainte-Madeleine est considérée comme un trésor qui témoigne de l'apogée de l'art roman en Bourgogne entre le 9e et le 12e siècle. Le sanctuaire, long de 120 m, possède deux tours, Saint-Michel et Saint-Antoine, mesurant respectivement 38 m et 35 m de haut.
En 1976 Hugues Delautre, un père franciscain, s'occupant à l'époque des services religieux à Vézelay, remarque que l'axe d'orientation de la basilique, ainsi que celui de sa structure interne, est disposé par rapport aux positions de la Terre et du Soleil. Ainsi, pendant le solstice d'été, lors de la fête de Saint-Jean Le Baptiste et lorsque le soleil est au zénith, la lumière entrant par les fenêtres sud crée des sortes de nappes lumineuses au centre de la nef.
La sculpture du « Jugement Dernier » du portail central, à l'ouest de l'église, a été faite par Michel Pascal en 1856. Le tympan de ce même portail, présentant des scènes qui évoquent la gloire du Christ, est considéré comme l'une des plus grandes réalisations de l'art sculptural roman en France. La basilique comporte également des chapiteaux aux ornements très remarquables.
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