Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba

Le mont Nimba, le plus haut sommet de l'Afrique de l'Ouest, culmine à 1 752 mètres. En 1943, la forêt qui recouvre le terrain ivoirien acquiert le rang de forêt classée. En 1944, une réserve est créée par décret pour protéger la partie guinéenne. En 1980, l'UNESCO reconnaît le mont Nimba comme une réserve de biosphère. Seules les zones ivoirienne et guinéenne constituent la réserve naturelle intégrale, les autorités libériennes n'ayant jamais manifesté leur volonté de protéger leur montagne.

La section guinéenne de la réserve naturelle s'étend sur 9 560 hectares, tandis que la partie ivoirienne a une superficie de 5 200 hectares.

La montagne est essentiellement composée de granit, avec d'importants gisements de minerai de fer. Elle se caractérise par une topographie variée composée de vallées, de plateaux, de rifts abrupts, de collines et de nombreuses cascades. Le climat subéquatorial est influencé par la mousson venue du sud et par l'harmattan, vent sec venu du désert du nord.

La réserve compte près de 2 000 espèces de plantes, dont 35 sont endémiques. Les sommets du mont Nimba sont couverts de graminées, tandis que la portion située entre 1 000 et 1 600 mètres d'altitude est recouverte par une forêt-galerie. Au pied de la montagne s'étend une forêt primaire très bien conservée.

Quant à la faune, elle est composée par 500 espèces rares (dont 200 espèces endémiques vivant dans la partie libérienne non protégée) et par plusieurs centaines de familles d'animaux bien connus.

Parmi les vedettes du parc, il faut citer le colobe blanc (Colobus polykomos), le colobe rouge (Colobus badius), le léopard (Panthera pardus), la chauve-souris de Beecroft (Anomaurops beecrofti), mais aussi les grenouilles Cassina lamottei et Antholepis crusculum.

L'avifaune n'est pas en reste, puisque le parc abrite près de 70 espèces d'oiseaux dont les fameux Prinia leontica et Apalis sharpei. Enfin, plus de 10 familles de reptiles et un nombre impressionnant d'ongulés vivent également dans le parc.

En plus d'être un sanctuaire de la nature, la réserve de Nimba comprend également un site archéologique important. Il s'agit du site de Blandé, où des outils en pierre et en ammonite ont été découverts. Les archéologues sont encore en train de dater et d'étudier ces trouvailles.

En 1992, l'UNESCO décide d'inscrire la réserve intégrale sur la liste du Patrimoine en péril, à cause du projet d'exploitation des gisements miniers par le Liberia.