Cercles mégalithiques de Sénégambie

D'après la datation au carbone 14 effectuée par les archéologues, la construction des premiers cromlechs (cercles mégalithiques) sénégambiens remonte au 3e siècle. Les cercles les plus récents datent quant à eux du 16e siècle.

Les menhirs s'étendent sur une zone de 100 km, au nord du fleuve Gambie. Ils sont répartis en quatre districts bien distincts : le Sine Nagyène, le Wanar, le Wassu et le Kerbatch.

L'ensemble constitue 93 cromlechs regroupant plus de 1000 monuments. Les cercles sont formés par des blocs de roche volcanique ou de pierre latéritique, faciles à manipuler et de taille variable. Les plus imposants d'entre eux pèsent entre deux et dix tonnes.

Les pierres, disposées de manière à former des cercles parfaits, sont souvent accompagnées de tumulus (monticules funéraires, sous lesquels sont ensevelis les rois, entourés de leurs animaux domestiques, de leurs bijoux, d'une nourriture abondante et de leurs serviteurs préférés).

Certaines nécropoles, bâties par les musulmans Karamos arrivés en Gambie vers le 11e siècle, ne sont pas circulaires, mais rectangulaires. Il existe également des groupes de stèles en forme de lyre ou constituant un V.

La définition de leur ancienne utilisation laisse les archéologues dubitatifs.

Les fouilles menées sur quelques cromlechs ont permis d'excaver des outils et de la poterie, datant du 3e au 16e siècle. Ces découvertes et la forme parfaite des cercles suggèrent que les sociétés primitives africaines établies dans la région à l'époque de leur construction étaient économiquement, socialement et technologiquement très avancées.

La majorité des mégalithes de Sénégambie sont aujourd'hui menacés de destruction, les populations n'étant pas enclines à les préserver - malgré le fait qu'elles les considèrent comme sacrés. Certains cercles sont devenus des décharges publiques.

D'après les témoignages de quelques paysans gambiens, des mégalithes de petite taille se mettent à briller, une fois la nuit tombée.