Palazzo San Giorgio

En 1260, Guglielmo Boccanegra, le premier doge de Gênes, demande à l'architecte Oliverio de construire le Palazzo del Capitano del Popolo - plus tard rebaptisé Palazzo San Giorgio. L'édifice est bâti avec des matériaux récupérés sur le bâtiment de l'ancienne ambassade vénitienne de Constantinople, don de l'empereur byzantin Michel VIII en récompense du soutien de Gênes lors de la lutte des Byzantins contre l'Empire latin.

Le Palazzo San Giorgio est un bâtiment compact, uniforme et massif qui domine la Piazza Caricamento, dans le centre historique de la ville de Gênes. Il se distingue surtout par sa façade richement décorée et ouvragée dans le plus pur style des grands maîtres italiens du Moyen Âge. Des sculptures représentant des angelots et des personnages célèbres du Gênes médiéval ornent sa devanture. Une fresque principale - dont l'auteur est inconnu - reprend une scène de la vie de San Giorgio et surplombe l'entrée principale du palais.

À proximité du palais se trouvent un aquarium et le vieux port de la ville. Tous deux témoignent des liens indéfectibles qui lient la population de Gênes à la mer.

À l'origine, le palais est conçu pour servir de centre civique et politique. C'est également le symbole de la puissance de la République de Gênes, face au clergé qui vient d'inaugurer le somptueux Duomo di San Lorenzo. En effet, la lutte sourde pour le pouvoir entre les deux entités est âpre à l'époque.

Après le départ forcé en exil de Guglielmo Boccanegra, en 1262, le palais devient une prison jusqu'en 1408, date à laquelle la banque Saint-Georges y installe son siège. Le bâtiment est agrandi en 1571 et sa façade rénovée plusieurs fois.

Le Palazzo abrite depuis 1903 les bureaux des autorités portuaires de la ville de Gênes.

Marco Polo est sans doute le plus illustre prisonnier que la prison San Giorgio ait abrité. Il y séjourne vers 1296 et y dicte ses mémoires à Rustichello de Pise. Il les intitule « Le dévisement du monde », mais elles seront plus tard connues sous le nom du « Livre des merveilles ».