Monona Terrace

La construction de Monona Terrace est l'ultime aboutissement d'une aventure pleine de rebondissements.

Il s'agit avant tout du combat d'un homme, Frank Lloyd Wright, architecte dont le génie est reconnu partout dans le monde. Il est notamment à l'origine du design futuriste du musée Guggenheim de New York. Ce natif du Wisconsin est l'illustration même de l'adage « nul n'est prophète en son pays ».

En 1938, alors au faîte de sa renommée, il propose à la mairie un édifice audacieux, propre à rehausser la beauté du paysage de l'isthme de Madison. Ce projet, déjà surnommé par les journaux locaux « le palais des congrès de rêve » est pourtant rejeté, par une seule voix de majorité. Qu'à cela ne tienne, Wright ne se laisse pas abattre et obtient que le financement du centre soit soumis à un vote public en 1941.

La Deuxième Guerre mondiale reporte cependant sine die l'édification du complexe. Elle semble néanmoins de nouveau très proche en 1954, les habitants de Madison approuvant alors le financement d'un palais des congrès, selon les plans de Wright.

Hélas, en 1957, un improbable décret municipal limite la hauteur des bâtiments sur le bord du lac à 6 mètres. Pour Wright et son rêve, c'est le coup de grâce, il meurt deux ans plus tard en avril 1959.

Il faudra attendre près de trente ans et une autre série de rejets, d'approbations et d'atermoiements multiples, pour que la construction débute en 1994.

Trois ans plus tard, en 1997, le palais des congrès du lac Monona peut enfin ouvrir ses portes. Entre la première proposition de Wright, celui que le Time Magazine qualifie alors de « plus grand architecte du XXe siècle » et l'achèvement de l'édifice, se seront écoulés près de soixante ans.

Le complexe de Monona Terrace est gigantesque. Il comprend plusieurs salles de réunion et des halls d'exposition et de conférence répartis sur cinq niveaux. En termes de surface totale, c'est près de 25 000 m2 qui sont disponibles pour accueillir réceptions, expositions, séminaires et autres.

Extérieurement, le bâtiment principal et ses annexes présentent des courbes extrêmement élégantes, dominante stylistique typique des dernières années de la vie de l'architecte. Les très larges baies vitrées en forme d'arche entourant l'édifice central sont la caractéristique la plus reconnaissable du complexe.

L'architecture du centre est quelque peu remaniée par rapport aux dessins initiaux de Wright, mais lui reste fidèle dans les grandes lignes et dans l'esprit. C'est d'ailleurs Anthony Puttnam, un des apprentis de Wright, qui se charge des modifications.

Une piste cyclable de 12 km entoure le bâtiment et le toit est aménagé en jardin.