Le minaret de Djam est construit en 1194, sur l'ordre du sultan Ghiyath al-din Mohammed Ibn Sam, de la dynastie des Ghuride originaire d'Iran. Situé dans une vallée escarpée coincée entre de hautes montagnes, le monument demeure isolé et inconnu du monde pendant des siècles. Ce n'est qu'en 1886 que Sir Thomas Holdich, géographe travaillant pour le compte de la Commission des Frontières afghanes (Afghan Boundary Commission) le découvre lors de ses travaux.
Cependant, les premières excavations qui le dévoilent au monde entier ne sont entreprises qu'en 1957 par les archéologues français André Maricq et Wiet. Puis, l'archéologue Herberg poursuivra les recherches et les études sur le site dans les années 1970, avant d'être interrompu par l'invasion soviétique qui plonge de nouveau le minaret dans l'oubli.
Outre sa splendeur architecturale, le monument est l'héritage d'un passé qu'il est nécessaire de connaître pour comprendre l'histoire médiévale de la région. Certains archéologues supposent que ce minaret est celui d'une mosquée. D'autres pensent qu'il célèbre une victoire militaire des Ghurides. Peut-être marque-t-il l'emplacement de Firuz Kuh, la mythique cité envahie par les Mongols, puis désertée ? Cette dernière théorie pourrait être justifiée par l'existence des ruines proches d'une forteresse, composée d'un palais entouré d'un rempart et de tours de garde.
Les excavations effectuées sur les lieux apporteront peut-être de plus amples informations sur le site et sur l'histoire des Ghurides.
Le minaret de Djam, fait de terre cuite, est situé sur les rives de la rivière Hari Rud, dans une vallée entourée d'énormes montagnes, au centre de la région du Ghor. C'est une tour fuselée de 65 mètres de hauteur, entièrement décorée de motifs géométriques, d'ornements floraux et d'inscriptions recopiant les versets du Coran. Les tuiles bleues qui marquent son sommet confirment l'apogée et la maîtrise de l'architecture islamique par les artisans de l'époque.
L'inscription du minaret sur la liste du Patrimoine mondial en Péril de l'UNESCO, en 2002, est justifiée par plusieurs facteurs. En effet, les conditions climatiques accélèrent l'effritement de ses ornements, les séismes sont fréquents dans la région, et l'activité des pilleurs est incessante. Le monument risque de disparaître si aucune mesure de préservation n'est appliquée.
Lors de la 176e session du Conseil Exécutif de l'UNESCO en 2007, une exposition a été organisée pour faire connaître et pour préserver le minaret de Djam, premier monument afghan à figurer simultanément sur la liste du Patrimoine mondial et sur la liste du Patrimoine mondial en Péril.
Le Qutb Minar de New Delhi en Inde est édifié sur le même modèle que le minaret de Djam, mais le surclasse en hauteur (72,5 mètres).
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