Ecrivain bantou
Thomas Mofolo, vraisemblablement né à Khojane, au Basutoland (ancien Lesotho) le 22 décembre 1876, a été scolarisé dans deux écoles locales protestantes de Morija, dirigées par des missionnaires français.
Jeune homme, il en ressort un certificat de professeur en poche et y enseigne jusqu'en 1904, avant de devenir secrétaire, correcteur, puis journaliste.
Encouragé par son entourage professionnel à écrire une fiction, il rédige en 1906 le premier roman - initialement publié sous forme de feuilleton dans un journal - dans une langue africaine, Moeti oa Bochabela (L'homme qui marchait vers le soleil levant, 1908), ainsi qu'un deuxième, Pitseng en 1910.
Un voyage dans le Natal - durant lequel il se rend sur la tombe du roi Chaka, grand chef zoulou - lui inspirera son chef d'oeuvre Chaka, lequel lui vaudra une reconnaissance universelle, mais sera pour lui à l'origine d'un changement de vie radical, en raison de la gêne que le livre suscitera auprès des missionnaires.
L'ouvrage ne sera par conséquent publié que beaucoup plus tard : en 1925.
Ainsi, Thomas Mofolo abandonne pratiquement l'écriture et s'installe en Afrique du Sud où il exerce différents métiers : dans un premier temps recruteur d'ouvriers pour des mines de diamants, il est ensuite commerçant et enfin fermier, à partir de 1937, avant de s'éteindre à Teyateyaneng en 1948.
Considéré comme l'un des pères du roman africain, la Bibliothèque de l'université nationale du Lesotho porte aujourd'hui son nom.