Abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe

L'origine de l'église abbatiale remonte à la découverte, au IXe siècle, des reliques de Saint Savin et de Saint Cyprien. Ces deux frères martyrs, fuyant la Macédoine, sont exécutés près de la Garpente, environ trois cents ans auparavant.

En leur mémoire et afin de conserver les saintes reliques, une église est fondée durant le règne de Charlemagne. Des moines bénédictins viennent s'y installer dès l'achèvement des travaux.

L'abbatiale, sous sa forme actuelle, ne voit véritablement le jour qu'au XIe siècle, grâce aux dons des ducs d'Aquitaine et des comtes du Poitou. Elle connaît des jours fastes jusqu'à la guerre de Cent Ans, durant laquelle elle subit pillages et dévastations, avant d'être partiellement détruite en 1562.

L'installation d'une nouvelle congrégation de religieux en 1640 marque la reconstruction et la modernisation des bâtiments. Autrefois réservée exclusivement aux moines, l'abbaye devient église paroissiale en 1792.

En 1836, une dernière campagne de restauration, instituée par Prosper Mérimée

L'abbaye est l'une des plus vastes de la région. D'une longueur totale de 76 m, elle est dotée d'une flèche haute de 77m et d'un transept long de 31 m.

Conformément à son architecture romane, elle est orientée vers l'Est, pour indiquer symboliquement le levant, la lumière et Jérusalem.

La pièce maîtresse du bâtiment est sans nul doute l'imposante nef centrale de 42 m de long et de 17 m de large.

À l'ouest de l'édifice se trouve un clocher, servant de porche, couronné d'une flèche du XIVe siècle. Le chevet est constitué d'un transept long et étroit, doté de deux absidioles. Il est suivi d'un sanctuaire et de cinq chapelles. Le ch?ur et l'abside sont entourés de 10 colonnes.

Le bâtiment recèle quelques anomalies architecturales, notamment au niveau du transept et du porche qui sont légèrement désaxés.

Les peintures murales datent des XIIe et XIIIe siècles. Elles représentent principalement la vie des saints et des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Elles sont réparties entre la crypte, les absidioles, la nef, la tribune et le porche de l'église.

Suivant une technique intermédiaire entre la fresque et la détrempe, elles sont appliquées directement sur les murs. Les couleurs utilisées puisent dans la palette ocre : ocre jaune, vert et rouge, avec des touches de blanc et de noir.

Les voûtes de la nef sont décorées par des peintures représentant plusieurs évènements de l'Ancien Testament, notamment ceux de l'Arche de Noé la tour de Babel.

Les fresques ornant le porche illustrent plusieurs thèmes de l'Apocalypse, dont le Christ en Gloire, le combat de l'Archange et de la Bête et le fléau des sauterelles.