Parc national Akagera

En 1932, une épidémie de peste animale dévaste les régions de Mutara et Kibungo, dans le nord-est du Rwanda. Les autorités essaient en vain d'empêcher la propagation de la maladie, en abattant les animaux infectés. Puis ils décident de créer un parc, en dehors de la zone contaminée.

Le parc national Akagera est ainsi fondé en novembre 1934, sur une superficie d'environ 250 000 ha. En 1973, des infrastructures touristiques et un complexe hôtelier s'établissent à l'entrée de la réserve, en vue d'accueillir les visiteurs intéressés par les safaris.

Le parc et l'établissement ferment temporairement lors du génocide de 1994. Les activités ne reprennent qu'en 2003. Pour relancer le tourisme, les responsables créent alors d'autres activités de divertissement. Outre le safari, le parc propose la pêche sportive, le camping, le tourisme de groupe, diverses excursions sur l'un des lacs et la visite de « l'île aux sorciers ».

La réserve est mise à sac par des braconniers durant des dizaines d?années. On dépêche alors des rangers et des militaires pour surveiller les lieux. Durant l'année 2004, pas moins de 20 chasseurs sont ainsi pris la main dans le sac, chaque mois. Actuellement, le gouvernement rwandais tente de rendre le développement du parc prioritaire, afin que le tourisme devienne un moteur de l'économie nationale.

Akagera se trouve à une centaine de kilomètres de Kigali, à proximité de la Tanzanie. L'expansion démographique l'a malheureusement réduit à 90 000 ha. Son paysage est sculpté par le mont Mutumba, se haussant à plus de 1800 m au-dessus de la basse plaine de Kilala et de la vallée des buffles. La réserve comprend trois écorégions (la savane, la montagne et les marais), de nombreux marécages et cinq lacs.

Le lac Ihema est le plus grand et abrite une pêcherie le long de ses côtes. Shakani est le plus prisé pour la pêche sportive et les excursions. Hago est le rendez-vous favori des éléphants, tandis que Kivumba est très fréquenté des crocodiles. Peu profond, il est bordé par une plage à l'épaisse végétation de papyrus. Le lac de la plage aux hippopotames est un endroit unique. Ces énormes amphibiens se complaisent parmi les nénuphars, arbustes et divers palmiers et font bon ménage avec les babouins et grivets qui peuplent également ces rives.

Les eaux regorgent de poissons comestibles, comme le tilapia. Le parc est survolé par une multitude d'oiseaux, des aigles pêcheurs, des hérons et des pics-b?ufs, croisent des ibis et des jabirus. Ce territoire préservé abrite également une faune extrêmement variée. Lions et léopards cohabitent avec des lycaons, des troupeaux de buffles, des zèbres, des topis et des impalas. Les rhinocéros et les éléphants s'accommodent fort bien des phacochères, des babouins et des grivets. La flore est prospère, forte d'environ 250 espèces d'arbres et de 150 sortes d'orchidées.

Le parc national doit son nom à la rivière Akagera qui le traverse.