Eglise de l'Ile aux Marins

L'église est construite en 1874 par une communauté de morutiers qui compte à l'époque environ 700 personnes. L'île aux Marins, connue sous le nom d'« île aux Chiens » jusqu'en 1920, est une commune française à part entière dès 1892. De nombreuses infrastructures et de multiples bâtiments sont érigés à cette occasion (écoles, maisons, cimetières...).

Le déclin économique entraîne la disparition de la municipalité dans les années 1930. Le village est ensuite annexé par la commune de Saint-Pierre vers laquelle la population migre peu à peu. Le dernier habitant déserte l'île en 1965.

Dans les années 1980, la restauration des maisons des pêcheurs redonne un semblant de vie au village fantôme.

L'église, de forme quadrangulaire, possède un petit clocher carré, coiffé d'un toit à 4 pentes couronné d'une croix. La devanture de ce petit beffroi comprend deux fenêtres supérieures, une lucarne centrale et une entrée principale. Le sanctuaire est entièrement blanc avec de grandes fenêtres des deux côtés de l'accès, ainsi que le long de ces murs latéraux.

L'archipel est d'abord découvert en 1520 par le Portugais Joao Alvaez Faguendes, qui le baptise « îles des onze mille Vierges ». Ensuite, les frères Corte Real l'appellent « les îles Vertes ». C'est enfin le célèbre navigateur français Jacques Cartier qui lui donne le nom de « Saint­Pierre » en 1536. Il est suivi par les pêcheurs basques qui décident en 1579 de nommer « Miquelon » l'île qu'ils fréquentent.

L'île aux Marins est habitée depuis 1604. C'est une bande de terre d'environ 1 500 m de long sur 100 à 400 m de large, située en face de Saint-Pierre. L'île est parsemée de champs de pierres, aménagés par les villageois pour faire sécher la morue qu'ils ont pêchée. Cette pêche est l'activité motrice de l'économie régionale pendant plus de 180 ans.

Aujourd'hui, la plupart des maisons sont détruites, mais il en reste quelques-unes qui témoignent de la prospérité passée de l'île.