L'île de Gorée est sise sur des laves refroidies, conséquence d'anciennes éruptions volcaniques. Les Lébous, premiers habitants des lieux, l'appellent alors « Bir ».
Les Portugais, qui découvrent l'île en 1444, la nomment « Palma ». En 1617, lorsque les Hollandais s'en emparent, ils la rebaptisent « Goede Reede » signifiant « Bonne Rade ». C'est ce terme qui est à l'origine de Gorée. Les Français s'établissent sur l'île en 1677, mais entrent en conflit permanent avec les Anglais qui veulent s'en emparer. La France finit par l'emporter finalement, après la Paix d'Amiens signée en 1802.
Ancien centre de transit d'esclaves, Gorée est devenue le symbole de cette période dramatique, au travers de son emblématique « maison des esclaves ». Du 18e au 19e siècle, Gorée prospère grâce au commerce d'arachides, de gomme, de peaux, d'or et d'épices locales. Les Signares de l'île s'enrichissent également en fournissant des ouvriers habiles aux Européens.
Lorsque Dakar est fondée en 1857, la population de Gorée y migre peu à peu. La nouvelle ville évolue en commune dès 1887 et ne tarde pas à annexer Gorée en 1929. L'île n'est plus alors qu'un village de 700 habitants, alors que Dakar en compte 33 000 à cette date. Finalement, en 1996, une réforme de l'organisation territoriale attribue le titre de « commune d'arrondissement » à l'île de Gorée.
Située à 4 km des côtes de Dakar, au beau milieu de la rade formée par la côte australe de la presqu'île du Cap-Vert, l'île de Gorée est un endroit très calme. Ses rues, sans vélos ni voitures, sont des terrains de jeux pour les enfants. Des bougainvillées et des baobabs ornent ses quartiers.
Gorée comprend un musée historique, un musée de la Femme et un musée de la Mer.
L'île possède également quelques bâtiments remarquables, tels l'ancien palais du gouverneur, l'ancienne école William-Ponty, l'église Saint-Charles-Borromée, une mosquée datant de 1890, le Castel (vieux fort français qui procure une belle vue panoramique sur Dakar) et l'université des Mutants.
Lorsque le pape Jean-Paul II visite l'île en 1992, il emprunte la « porte du voyage sans retour » de la maison des esclaves et demande alors pardon à l'Afrique. Cette ouverture, reliée aux bateaux par une passerelle en bois, est l'endroit où les captifs disaient adieu à leur patrie, pour être asservis aux Amériques.
La « maison des esclaves » appartenait au frère d'Anne Pépin, la maîtresse du chevalier de Boufflers, le gouverneur de la région. Aujourd'hui, grâce à Joseph Ndiaye, le conservateur des lieux, le visiteur peut revivre les pénibles moments de la traite négrière à travers les multiples salles, couloirs et portes du sous-sol de cette vaste demeure. Le contraste avec le luxe et la grandeur des étages supérieurs de la résidence est réellement saisissant.
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