Il y a quelque 250 millions d'années, le golfe de Porto est le siège d'une intense activité volcanique. D'énormes coulées de lave se déversent dans la Méditerranée et donnent naissance aux gigantesques blocs de porphyre qui bordent actuellement la côte.
L'érosion commence alors son long travail de sape. Au cours des siècles, le vent, la pluie et les vagues vont unir leurs forces pour sculpter un récif qui témoigne encore aujourd'hui de leur puissance. C'est toute la fureur des éléments naturels qui est inscrite pour l'éternité dans ce paysage de pierres découpées à la hache.
Il est de coutume de diviser la réserve du golfe de Porto en trois zones distinctes.
Les calanques de Piana sont sa composante la plus connue. Elles forment le long de la côte une véritable ceinture de pierre dont les pics atteignent parfois des hauteurs impressionnantes. Certains blocs de grès rose présentent des formes évocatrices, dont témoignent les noms de « Tête du Chien » ou de « Château-Fort ».
Le golfe de Girolata est une magnifique avancée de la mer au c?ur de la côte corse. Certains le considèrent comme le modèle miniature du golfe de Porto qui l'abrite.
Enfin, la réserve de Scandola est un refuge pour de nombreuses espèces menacées comme le balbuzard. Sa surface recouvre 919 ha de terre et 750 ha de mer au sein desquels la pêche, la plongée et la cueillette de végétaux sont interdites.
Le principal atout du golfe de Porto demeure néanmoins son charme envoûtant, déjà reconnu par Maupassant dans son roman « Une vie ». Chaque jour, les orgues de granit rouge, accompagnées par les vagues, y jouent une symphonie pour les cinq sens, avec le soleil pour chef d'orchestre.
Cette composition improvisée atteint son apogée chaque fin d'après-midi, lorsque le rouge flamboyant des falaises s'unit au bleu profond de la mer.
L'histoire du village de Piana est entrecoupée d'évènements sanglants.
Créée au XVe siècle, la bourgade demeure sous la domination des seigneurs de Leca jusqu'en 1489, date de leur révolte contre les Génois. Celle-ci se termine par un terrible massacre, lors de la prise du château de Jean Paul de Leca. Les Génois éliminent jusqu'au dernier des assiégés, ne laissant pour seuls survivants que les femmes et les enfants.
L'extraordinaire aspect des calanques de Piana n'a eu de cesse d'enflammer l'imaginaire des populations locales. La légende attribue leur création au diable lui-même. Ce dernier se serait entiché d'une bergère qui refuse de lui accorder ses faveurs. S'ensuit une colère terrible de l'ange déchu qui décide de pétrifier la jeune femme et tous les habitants de son village. Contrairement à la femme de Loth, c'est en statue de pierre et non de sel qu'ils seront tous changés.
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