Selon la légende, saint Denis, décapité par les Romains à Montmartre en 258, se serait déplacé en portant sa tête jusqu'à l'emplacement de son mausolée actuel. Un pèlerinage s'instaure alors sur sa tombe et un premier sanctuaire y est érigé vers 480, sur l'ordre de sainte Geneviève.
Dagobert 1er, roi des Francs de 628 à 637, fonde en ce lieu l'abbaye bénédictine de SaintDenis, un cloître malheureusement détruit lors de la Révolution française. Puis saint Eloi, son trésorier, aidé d'un orfèvre, y bâtit un mausolée en marbre, décoré d'or et de pierres précieuses, où est placé le corps du saint.
Les pèlerins viennent en masse pour vénérer les reliques abritées dans l'abbatiale. Afin d'en faciliter l'accès, le père supérieur Suger (1080-1155) conçoit, vers 1130, les plans d'un édifice bien plus vaste et novateur. Il ordonne la construction de la basilique en 1136. celle-ci est consacrée en juin 1144, sous le haut patronage du Père Suger et du roi Louis IX.
En 1231, Saint-Louis restaure le bâtiment et rajoute l'immense transept pour accueillir les dépouilles royales. Plus d'une centaine d'aristocrates, rois, reines, princes et princesses, y sont inhumés.
La basilique et l'abbaye royale de Saint-Denis connaissent par la suite un lent déclin, sous les effets dévastateurs de la guerre de Cent Ans, des guerres religieuses et des troubles politiques. La Révolution française porte à son prestige le dernier coup fatal.
Néanmoins, après divers travaux de rénovation, la basilique de Saint-Denis reste un témoin précieux de l'histoire de la France et le symbole de sa Royauté et de son Église. Elle est élevée au rang de cathédrale en 1966.
La basilique mesure 108 m de long, 39 m de large au niveau du transept, 29 m de haut et sa façade présente deux hautes tours encadrant une partie centrale. Elle comporte une nef à trois vaisseaux et un ch?ur entouré d'un double déambulatoire. Celui-ci abrite des chapelles rayonnantes, chacune éclairée par deux baies munies de vitraux. L'abside à l'extrémité de la nef est située au-dessus de la crypte.
L'architecture gothique qui y prédomine est caractérisée par une voûte en croisée d'ogives et des chapelles larges et éclairées. On remarque également l'utilisation de piliers fasciculés et des rosaces qui éclairent le transept spacieux. Ce vaste espace intérieur, largement dégagé par les techniques utilisées, est d'une luminosité tout à fait remarquable.
La nécropole royale abrite un ensemble magistral de sculptures funéraires, ornant une centaine de tombeaux monumentaux et gisants datant du 12e et 16e siècle.
En 1793, peu après la Révolution française, des stèles sont saccagées, des tombes détruites et des dépouilles exhumées et mises en fosse commune. Napoléon restaure le sanctuaire en 1806 et Louis XVIII réaménage la nécropole royale en y replaçant les ossements des monarques. La restauration continue tout au long du 19e siècle, sous la direction des architectes Debret, puis Viollet-le-Duc.
Parmi les gisants et tombeaux de la crypte, il faut citer le monumental mausolée du roi Dagobert et le gisant de Charles V et de sa femme, réalisé de leur vivant. Sans oublier le tombeau de François 1er et de sa femme, représentés en grandeur réelle et le cénotaphe de Louis le 17e, contenant le c?ur de l'enfant du Temple.
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