Pays Dogon

Les Telems sont les premiers habitants des grottes troglodytiques de la bourgade de Sangha, aux 3e et 2e siècles av. J.C. Ils sont ensuite remplacés par les Dogon vers le 15e siècle.

Ce sont les Dogon qui bâtissent les forteresses perchées si caractéristiques, dans le but de protéger leurs communautés contre les attaques des Mossis et des Peuls.

L'habitat Dogon se compose d'une série de villages et de lotissements perchés sur la falaise de Bandiagara, une longue chaîne de grès s'étendant sur 200 km du sud au nord-ouest du Mali. Une partie du territoire empiète également sur l'État du Burkina Faso.

Chaque village est constitué par des cases rectangulaires couvertes d'une toiture plate formant une terrasse, de greniers à mil, d'une grande maison commune appelée guinna, servant souvent de résidence au patriarche de la communauté et d'un togou-na ou « maison des palabres ».

On y trouve également des sanctuaires totémiques et, un peu en retrait, des cases destinées à héberger les femmes lors de leurs menstruations.

Le togou-na est traditionnellement constitué de huit piliers supportant huit couches de chaume. Le chiffre huit est en effet sacré pour les Dogons, car il représente les huit ancêtres de la tribu. Cette « case à palabres » fait office de tribunal où sont réglés les différends opposant les membres de la communauté. Elle est rénovée après chaque saison des pluies, car le toit de chaume n'est pas très résistant.

Quant aux greniers à grains - appelés gôh, il en existe plusieurs sortes. Les gôh karï sont réservés aux hommes, les gôh nân comptent deux étages de quatre compartiments chacun, les gôh Anan stockent les récoltes collectives, utilisées uniquement en période de disette et les gôh Poron appartiennent au patriarche.

Enfin, certains villages Dogon disposent d'un outil de divination appelé la « table du renard », située un peu à l'écart des maisons. Le devin trace un rectangle découpé en cases à même le sol et plante dans chaque compartiment un bâtonnet de bois. Il demande ensuite à celui qui le consulte de jeter une poignée de cacahuètes sur la « table ». Pendant la nuit, un fennec mange les cacahuètes et désorganise l'arrangement de la « table ». Le lendemain matin, le devin interprète les traces laissées par le renard, à la manière d'un oracle.

Selon les Dogon, l'univers est l'?uvre d'Amma, le Verbe. Celui-ci a donné naissance à Nommo , dieu de l'eau et maître de la vie et au Renard Pâle, incarnation de la révolte, de l'inceste et du désordre. La philosophie des Dogon est d'équilibrer ces deux forces, apparentées aux dualités classiques du Yin et du Yang, ou encore du Bien et du Mal.