Citadelle de Varsovie

Après la sanglante insurrection de novembre 1830, la Russie décide de bâtir une place forte en pleine ville afin de maîtriser la cité insoumise. Sur ordre personnel du tsar Nicolas 1e, le projet est confié à l'architecte en chef, le major général Ivan Dehn. La première pierre est posée par le maréchal Ivan Paskevich, faisant office de vice-roi de Pologne.

Pour financer les travaux et en représailles à la révolte, les Russes obligent la ville de Varsovie et la Banque de Pologne à payer la somme exorbitante de 11 millions de roubles de l'époque, montant équivalent à 8 tonnes d'or.

Les travaux commencent le 31 mai 1832, à l'emplacement d'un monastère en ruines et dans le quartier dénommé Fawory. Bien qu'il ne soit achevé qu'en 1874, le complexe est officiellement inauguré le 4 mai 1834, pour marquer le 18e anniversaire du prince Alexandre, héritier de la couronne de Russie, qui donne son nom à la citadelle.

La forteresse a la forme d'un pentagone situé près du pont de Gdansk enjambant la Vistule. Elle est bâtie principalement en briques. Sa construction nécessite la démolition d'une centaine de bâtiments et le déménagement d'au moins 15 000 résidents.

Le complexe, s'étendant sur 36 hectares, est entouré par une grande muraille protégée par quatre portails dont l'accès est défendu par un fossé. Elle comporte une église, des casernes, des installations militaires, des entrepôts et des magasins. Jusqu'à 16 000 soldats peuvent y être cantonnés. Il existe également une prison, abritée dans le tristement célèbre Pavillon n° 10.

Le pavillon n° 10, entaché d'une infâme réputation à cause de l'exécution des détenus, est transformé en musée depuis 1963. Aujourd'hui, il renferme des documents et des objets qui relatent l'histoire du monument et du pays. Le musée présente les cellules de l'ancien pénitencier, la célèbre porte des condamnés et des stèles érigées à la mémoire des victimes.