Château Saint Georges

La date exacte de la construction du château de Saint-Georges reste inconnue mais les historiens et les archéologues estiment que le site est peuplé dès le 6e siècle av. J.C. et que les premières fortifications installées sur la colline sont bâties au 2e siècle av. J.C. La population de l'époque est surtout composée de Celtes, d'Ibères, de Grecs, de Phéniciens et de Carthaginois. Plus tard, des Romains, des Visigoths et des Maures s'installent aussi dans la région.

Entre 1373 et 1375, Ferdinand 1er fait construire une nouvelle muraille de 5 400 mètres de périmètre et comptant 77 tours autour de la cité pour la préserver de l'invasion castillane. Un pan de cette muraille est encore visible aujourd'hui.

Au début des années 1500, Manuel 1er fait bâtir le Palais Ribeira près du Tage et le château Saint-Georges est alors délaissé pendant quelques décennies. Son état général se dégrade considérablement et le tremblement de terre qui secoue Lisbonne en 1531 le détruit complètement.
En 1569, le roi Sebastian ordonne sa reconstruction et, une fois les travaux achevés, le prend pour résidence. A partir de 1580, le palais sert de caserne militaire et de prison.
Détruit à nouveau par le violent séisme de 1755, l'édifice est rénové dans les années 1940, après des siècles de total abandon.

De forme carrée, le site est initialement entouré d'une muraille épaisse, à la manière d'une citadelle.

Le domaine est constitué par le château lui-même, par quelques bâtiments adjacents - dont les ruines de l'ancien palais royal, par des jardins et par une terrasse procurant une vue imprenable sur Lisbonne. L'entrée dans le complexe se fait par un pont en pierre datant du 19e siècle sur lequel sont gravés l'emblème du Portugal et le nom de la reine Maria II, ainsi que l'année supposée de sa construction (1846). Le pont donne directement sur la place d'armes décorée de vieux canons et d'une statue de bronze du roi Afonso Henriques, conquérant du château.

Se dressant au nord-ouest, le château médiéval de forme rectangulaire possède 10 tours. Son enceinte est divisée en deux parties égales par une cloison murale dotée d'une porte communicative. Une série d'escaliers permet d'accéder aux tours. Une barbacane (fortification à l'extérieur des murs de la forteresse) protège les côtés est et sud de la bâtisse. Quant aux façades nord et ouest du château, elles sont naturellement protégées par le flanc abrupt de la colline.
Située au bout de la muraille occidentale, la Tour de Couraça permet la surveillance de la vallée située en contrebas.

En 1147, en pleine reconquête chrétienne, la ville a de Lisbonne est délivrée de l'occupation mauresque par le conquérant Afonso Henriques.
En 1255, quand Lisbonne devient la capitale du royaume portugais, le château se transforme en Palais Royal. D'importantes rénovations sont alors entreprises sous le règne de Dinis1er.
Du 14e jusqu'au début du 16e siècle, l'une des tours du château accueille les archives royales. Les archives nationales du Portugal portent aujourd'hui encore le nom de Torro do Tombo qui signifie Tour des archives. Vers la fin du 14e siècle, le roi John 1er dédie le château à St Georges, guerrier saint et vénéré un peu partout dans le monde.

Selon la légende, le chevalier Martin Moniz permet aux croisés chrétiens de pénétrer dans le château (occupé par les Maures) en bloquant une porte avec son corps. Mais il y perd la vie et devient un héros.

Le navigateur Vasco de Gama, le découvreur de la route maritime vers les Indes, est accueilli en grandes pompes au château par le roi Manuel 1er, en 1498.

Installé en 1788 sur la Tour d'Ulysse, un périscope permet aux touristes d'avoir une vue panoramique sur la ville.