Figurant parmi les plus importants artistes corses du début du XXème siècle, Jean-Mathieu Pekle reste un sculpteur ignoré du grand public.
Issu d'une famille de négociants bastiais, Jean-Mathieu Pekle étudie l'art dans les capitales culturelles de l'époque, d'abord à Rome puis à Paris. Suite à plusieurs participations au salon des Artistes Français, il revient définitivement s'installer à Bastia, en 1904. Etant l'unique sculpteur de l'île jusqu'aux années 1930, il profite d'une importante commande publique, principalement pour des édifices religieux. Il continue en parallèle sa carrière de portraitiste prisée par la notabilité locale, en demande de nombreux bustes et de médaillons. Professeur au lycée de Bastia et animateur inépuisable de la vie culturelle locale, Jean-Mathieu Pekle s'engage activement dans la promotion des arts insulaires, participant à l'organisation de manifestations et à la fondation d'associations. L'artiste collabore à de nombreuses expositions régionalistes de l'entre-deux-guerres et crée, à l'occasion de l'exposition internationale de 1937, divers éléments du pavillon de la Corse. Ses sculptures représentent aussi bien des épisodes de l'histoire de l'île que de la société de l'époque.
Son oeuvre a pour spécificité de refléter une dimension régionaliste où sa personnalité occupe une place importante dans l'élaboration artistique d'une identité insulaire.