Même si le passé du Qasr al-Abd est très flou, les archéologues pensent que le village a été fondé par un notable Tobiade, appelé Hyrcanus de Jérusalem, chef de la puissante famille Tobiade et gouverneur des Ammonites. La crédibilité de cette théorie est basée sur le fait que le mot « Tobiade » est gravé en Araméen dans l'une des grottes d'Iraq al Amir.
Suite aux premières excavations, une grande piscine miroitante entourant le site est mise à jour. D'après les écrits de Flavius Josephus (historien juif du 1er siècle), c'était un fossé et le bâtiment, une forteresse. Cependant, l'archéologue Israélien Ehud Netzer (né en 1934) décrit plutôt l'édifice comme un lieu de villégiature.
Qasr al Abd signifie « château des esclaves ». Cette dénomination se rapporte probablement à Hyracnus lui-même, qui, de gouverneur est devenu un « esclave du peuple ». Hyracnus se serait suicidé en 175 avant J.-C., après avoir perdu les faveurs de ses voisins influents pendant que les Ptoléméens et les Séleucides se battaient pour occuper les régions environnantes. La construction du château n'était pas encore achevée à sa mort (sculptures incomplètes et colonnes manquantes).
Le bâtiment mesure 40 mètres de long sur 20 mètres de large et 13 mètres de haut. Il comporte deux niveaux et sa structure est en blocs de pierre. C'est un exemple rare de l'architecture hellénistique en Jordanie.
Au premier siècle, Flavius Josephus le décrit comme une forteresse entièrement faite de marbre blanc, dont le sommet est couronné de sculptures gigantesques représentant des animaux.
Le château est construit avec les plus gros blocs de pierre de tout le Moyen-Orient. Ces agglomérats mesurent 7 x 3 mètres, mais leur épaisseur ne dépasse pas 40 centimètres, d'où la fragilité de l'édifice lors de tremblements de terre.
Les archéologues ont établi que le Qasr al Abd se trouvait dans un domaine plus vaste incluant un parc avec des arbres et des arbustes, entouré par un rempart. La découverte d'une grande pierre servant de pressoir à olives indique que les habitants de la propriété étaient partiellement autosuffisants dans leur production agricole.
Le palais a été sévèrement endommagé par un grand séisme qui a frappé la zone en 362. Les ruines sont partiellement restaurées depuis, grâce à l'effort d'un archéologue français qui a passé trois ans à dessiner les motifs trouvés sur les murs écroulés de l'édifice. La reconstruction du complexe a pris sept ans de plus.
Selon une légende de la région, Tobiade était un roturier tombé amoureux de la fille d'un aristocrate. Lorsqu'il demanda la main de sa bien-aimée, le père de celle-ci lui imposa de bâtir le Château des Esclaves avant de donner une quelconque réponse. Mais une fois l'ouvrage terminé et ne voulant pas donner son enfant en mariage à un roturier, le noble fit tuer Tobiade.
Une caverne d'Iraq al Amir abrite la sculpture finement ouvragée d'une lionne protégeant son petit.
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