Capitole

Le Pape Paul III commande le Capitole pour symboliser le nouveau Rome et pour impressionner l'Empereur Charles V. L'architecture de la place du Capitole et l'aménagement de l'espace environnant les ruines des palaces sont l'?uvre de Michel-Ange, qui y travaille de 1536 à 1546.

L'artiste a harmonieusement modifié l'orientation classique du Capitole. Ainsi, la disposition de la place Cordonata et celle du Palace central marque la première forme du « culte de l'axe », qui préfigure les plans des jardins d'Italie et va plus tard s'exporter dans toute l'Europe.
La conception du projet a pris du temps si bien que Michel-Ange n'a pu terminer les travaux, mais ses dessins seront minutieusement suivis. Finalement, le Capitole est achevé au 17ème siècle, excepté les dalles pavées, achevées trois cents ans plus tard.
Trois façades ont été construites pour abriter deux bâtiments du gouvernement tandis que le Palais du Conservatoire, le Palais Sénatorial et le Palais Neuf sont devenus depuis des musées.

Tarquin l'Ancien, le cinquième roi de Rome, a construit un temple pour la Triade du Capitole (les trois divinités romaines : Jupiter, Junon et Minerve) sur la colline.
À cette époque, l'édifice est considéré comme le plus majestueux et le plus beau de la ville. D'après les restes de statues retrouvées sur le site, il a été probablement bâti sur les ruines étrusques d'un autre temple dédié à Vediovis.
La légende de la ville commence avec la découverte d'un crâne humain au cours des travaux de fondations pour l'édification du temple de Jupiter.
Lorsque Jules César a eu un accident pendant son triomphe, résultat supposé de la colère de Jupiter à cause de ses actes durant la guerre civile, il s'avance vers le temple de la colline à genoux pour détourner le mauvais sort. Il meurt néanmoins six mois plus tard, tandis que Brutus et ses autres assassins s'enferment dans le sanctuaire.
Le frère et le neveu de Vespasien ont été assiégés dans le Temple durant l'Année des Quatre Empereurs, la période de juin 68 à décembre 69 pendant laquelle se succèdent les empereurs Galba, Othon, Vitellius et Vespasien.
À cette époque, il y avait également un bureau d'archives des tablettes de la Rome antique (un « tabularium ») au sous-sol d'un bâtiment de la piazza (grande place) érigé au premier siècle avant Jésus-Christ au sommet de la colline.
Au Moyen-âge, l'église de Santa Maria in Aracoeli a été construite à côté de la place, dans l'ancienne citadelle.
Des ruines d'insulas (type de logements de la Rome antique) composées de plus de quatre entrepôts sont situées à la base de l'édifice et sont visibles de la rue.
Avec l'aménagement de la colline en commune au 11ème siècle, sa fonction de lieu sacré n'est plus clairement définie.
En effet, alors que le gouvernement papal avait prévu de prendre le contrôle de la ville, le Capitole est devenu le théâtre de mouvements de contestation urbaine, à l'exemple de la tentative dramatique de Cola di Rienzo de faire renaître la République. Finalement, la place sera encadrée par des bâtiments civils à partir du 16ème siècle.

Près d'un vieil escalier réservé aux piétons et menant vers la basilique de Sainte-Marie en Aracoeli, Michel-Ange en a conçu un autre plus large avec une rampe baptisée « Cordonata » pour faciliter le passage des cavaliers. La pente a été bien étudiée et permet ainsi d'accéder aisément à la Place du Capitole.
On peut voir deux sculptures de lions égyptiens en basalte noir au sommet des grilles, jouxtant une réplique en marbre des statues de Castor et Pollux, célèbres jumeaux de la mythologie grecque.