Poète et moraliste kazakh.
Abaï Kunanbaïouli est né le 10 août 1845 à Karoual (alors Tchingis-Tau) dans une famille riche de l'aristocratie kazakhe. Il est plus connu sous son nom russifié de Kunanbaïev et plus encore, dans son pays, sous le sobriquet de «Abaï».
Après une solide formation religieuse, Abaï fréquente l'école russe de Semipalatinsk où il apprend cet idiome qui lui permettra de traduire en kazakh la littérature occidentale, déjà accessible en langue russe. À ce titre, son apport à la culture kazakh est considérable.
Par ailleurs, Abaï compose, fidèle à la tradition locale, des poèmes destinés à être chantés. Il fait aussi oeuvre de moraliste à travers ses Paroles Édifiantes, sortes de pamphlets à visée moralisatrice destinés au peuple et louant les vertus d'honnêteté, de respect des principes séculaires, des valeurs de la religion et invitant à la connaissance de la culture russe permettant d'accéder à la culture mondiale. Toutefois, il ne peut être soupçonné d'être favorable aux troupes qui occupent le pays, perturbant les équilibres culturels, politiques et économiques locaux.
Abaï possède une forte influence sur les populations qui voient en lui le fondateur d'une identité kazakhe et le considèrent comme un des pères de la nation. En ce sens, les écrits d'Abaï lui donnent le statut de catalyseur de la culture nationale. Sur de nombreuses places du Kazakhstan ainsi qu'à Moscou sont érigées des statues à son effigie. Il décède peu avant ses 59 ans, le 5 juillet 1904.