Place de Mai

La Place de Mai est créée par la fusion des Places de la Victoire (Victoria) et du Fort (del Fuerte) en 1884. Les travaux consistent dans un premier temps à raser les bâtiments qui séparent les deux manzanas. Les manzanas sont les parcelles carrées de terrain, situées entre les rues qui composent Buenos Aires. En effet, les rues se coupent à angle droit et font ressembler la ville à un damier.

L'importance historique des deux anciennes agoras accorde de l'importance à la Plaza de Mayo. Cependant, la dénomination de celle-ci commémore la Révolution du 25 Mai 1810, qui a libéré le pays de l'emprise espagnole et l'a amené vers l'indépendance en 1816.

La place est un rectangle aux angles arrondis, de forme allongée de l'ouest vers l'est, s'étalant sur une surface d'environ deux hectares. Dominée en son centre par un monument d'une vingtaine de mètres de haut, appelé la Pyramide de Mai, la Plaza mesure 200 m de long et 100 m de large.

Le lieu regorge de bâtiments officiels, tels la « Casa Rosada », le siège officiel du Président de la République (d'où il salue la population lors des événements nationaux) ; le Microcentro Porteno (le Ministère des Finances) ; le Cabildo (l'ancienne municipalité) ; la Banco de la Nacion Argentina (la Banque Nationale) ; la Cathédrale Métropolitaine ; l'Académie Nationale de l'Histoire (ancien congrès national) et le bâtiment du Gouvernement de la ville.

Le souterrain de la place de Mai abrite plusieurs stations de métro : la station « Plaza de Mayo », la station « Catedral » et la station « Bolivar », qui relient la place à tous les quartiers de la capitale argentine.

Depuis la fin des années 1970, tous les jeudis après-midi, les membres du Mouvement des Mères de la Place de Mai (la seule association féminine du pays) se réunissent sur la place. Elles tournent sur la place, dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, pendant une demi-heure. Elles protestent ainsi contre l'impunité des soldats qui ont enlevé, battu, torturé et tué leurs enfants. Elles portent aussi, pour évoquer le deuil, un foulard blanc (à l'origine, le lange de leur progéniture disparue) dont l'image est peinte sur la place.

Ces mères se battent depuis trente ans dans l'espoir de retrouver les dizaines de milliers d'enfants disparus (30 000 selon elles et 11 000 d'après le gouvernement). Elles réclament qu'enfin la justice soit faite.