Bibliothèque d'Alexandrie

C'est vers l'an 300 av. J.-C que Ptolémée 1er, successeur d'Alexandre le Grand, construit à Alexandrie une bibliothèque qui contiendrait près de 700 000 livres. Hélas, celle-ci est totalement détruite entre 350 et 650 apr. J.-C.

L'idée de reconstruire l'antique bibliothèque date de 1974. Elle est émise par un comité de l'Université d'Alexandrie. Un terrain en bord de mer, proche de l'emplacement originel, est mis alors à la disposition du projet. Le président égyptien Hosni Moubarak et l'UNESCO sont les principaux partisans de cette reconstruction. Un concours architectural est alors lancé en 1988 et est remporté par un cabinet norvégien dénommé Snøhetta, qui fut choisi parmi 1 400 soumissionnaires.

Le financement de la construction (65 millions de dollars) est obtenu lors d'une conférence tenue à Assouan en 1990, principalement à base de dons d'états arabes. Les travaux commencent alors en 1995 et le complexe est inauguré en octobre 2002, les dépenses finales atteignant 220 millions de dollars.

L'énorme bibliothèque peut contenir huit millions de livres et la salle de lecture couvre 70 000 m2, sur onze niveaux différents et décalés.

Le complexe abrite également un centre de conférences, des bibliothèques spécialisées pour les aveugles, les adolescents et les jeunes enfants. A cela s'ajoute, quatre galeries d'art, un planétarium et un laboratoire pour la restauration des vieux manuscrits.

L'architecture du bâtiment est très impressionnante. La principale salle de lecture est abritée par une toiture circulaire vitrée. Celle-ci, perchée à 32 m de hauteur est inclinée vers la mer comme un cadran solaire et mesure environ 160 m de diamètre.

Bâtis en granit gris d'Assouan, les murs de l'édifice sont gravés de 120 écritures différentes. Les collections qui remplissent les rayons de la bibliothèque sont le produit de dons provenant du monde entier.

Le président actuel de la bibliothèque est Ismail Serageldin. Il est également l'administrateur des instituts et musées affiliés à la bibliothèque, et professeur à l'Université Wageningen des Pays-Bas.

La réalisation du rêve des promoteurs du projet n'a pas manqué de susciter de vifs débats et de nombreuses controverses.

Certains estiment que le financement du bâtiment est trop élevé et qu'il aurait mieux valu prendre une partie de cet argent pour acquérir des livres. La bibliothèque ne comporte en effet, que 500 000 ouvrages, bien moins que d'autres centres nationaux. Il est à souligner que ces ouvrages proviennent tous de dons.

D'autres par contre, s'indignent de l'investissement fait pour la construction de cet édifice, et affirment qu'il y a des priorités plus urgentes à traiter, comme l'analphabétisme ou la pauvreté.